Family of the doyenne in the camp in Gbiti-Cameroon for refugees from Central-Africa
Cameroun
Terre promise pour des milliers de réfugiés centrafricains
Pendant que la guerre sévit en Centrafrique où anti-balaka et anti-selaka mènent la danse, des milliers de centrafricains bravant la faim et la mort mènent un long parcours truffé d’embûche pour atteindre les pays voisins notamment le Cameroun à la recherche d’un abri ou dans l’espoir de retrouver les membres de famille disparus en cours de route.
Ils sont plus de 22.000 réfugiés sur le site de Gbiti et environ 9011 déplacés dans le camp de Lolo, à vivre dans les tentes de fortune offert par le Haut-Commissariat des Réfugiés. Ces derniers croulant sur l’affluence des réfugiés tentent au quotidien de subvenir au besoin des déplacés à travers le soutien des partenaires sur le terrain et le fruit des donations.« Dans plusieurs secteurs, nous avons des partenaires clés avec qui nous travaillons au quotidien donc les ONG locales et internationales qui nous aident à prendre en charge et à assister les réfugiés. Précisément au niveau des vivres, nous travaillons avec le Programme Alimentaire Mondial. C’est le PAM qui fournit les vivres qu’on distribue aux réfugiés. Au niveau de la santé on travaille avec AHA qui nous aide justement en matière de santé communautaire et santé physique. Au niveau par exemple hygiène et assainissement, on travaille avec IRD qui veille à l’eau, l’hygiène et assainissement. Quant à la croix rouge internationale il nous aide au niveau de la recherche familiale » affirme Syldie Bizimana, team leader du camp de Lolo.
Une vraie aubaine pour ces réfugiés qui arrivent au camp totalement démuni.« Le HCR et ses partenaires se sont mobilisés pour nous accueillir. Sans oublier la population locale qui nous a accueilli et ont mis du leur pour que la cohabitation se passe bien »confit Hodi Ali Alidou, président des réfugiés centrafricains au Camp de Lolo.
Ayant tout abandonné pour sauver leurs vies, ces derniers pour la plupart des bergers arrivent au Cameroun démunis et privés d’un ou de plusieurs membres de leurs familles.« Certains membres de ma famille ont été séparé et nous ne connaissons véritablement pas où ils se trouvent. Et quant à certains parents comme mes frères et sœurs, ils ont été soit battu ou tué, en cours de route » confit Aichatou,la doyenne du site de Gbiti.
Des séparations difficiles pour tous ceux qui réussissent à arriver au site de Gbiti ou au camp de Lolo épuisé et parfois malade après avoir parcouru plus de 30 Km à pied alliant marche et course. La peur au ventre, ces derniers pourchassés se réfugient parfois dans l’inconnu d’une brousse pour échapper à leurs poursuivants. Certains ont dû faire face à des choix difficile pour sauver leur vie ou un proche.« C’est le cas d’une dame qui se déplaçait avec son bébé et sa maman. Ayant parcouru plusieurs kilomètre, la fatigue a commencé à se faire ressentir notamment chez la mère de la dame. Cette dernière ne pouvant plus avancée a demandé à sa fille de partir qu’elle ne pourra poursuivre le chemin. La dame a trouvé mieux de laisser son enfant pour pouvoir prendre sa mère sur son dos. Cela révèle le calvaire et la tristesse que nous avons vécus. C’est alarmant et il y a beaucoup de réfugiés qui ont eu à faire des choix pour sauver soit leur vie, soit celle de leurs familles. Et c’est difficile de l’effacer de nos mémoires au regard des atrocités que certaines personnes ont vécu »souligne Hodi Ali Alidou, président des réfugiés centrafricains au Camp de Lolo.
Dans le camp, c’est l’accalmie totale mais à la tombée de la nuit, le vieux démon de la peur s’installe et s’est recroquevillé sur eux-mêmes dans leurs tentes que les réfugiés entendent parfois résonner des coups de feu à la frontière de Gbiti. La peur ou la trouvaille d’une liberté au Cameroun amène bon nombre de réfugiés a quitté le site ou les camps sans pièce d’identité. Une situation qui n’arrange pas les forces de l’ordre qui n’arrivent pas les identifier des groupes térroristes qui sement la terreur aux frontières et parfois même à l’intérieur du pays. Ainsi le problème de la libre curculation des réfugiés au Cameroun demeure, au regard des tensions qui règnent dans les frontières du pays.
Patricia Nya Njaounga